Les « parfums » à l’Âge du Bronze en Méditerranée orientale :

peut-on faire parler les odeurs antiques?

 

 

Les Parfums, dans notre imaginaire, sont de longue date liés à l’Orient et à une histoire très ancienne. Présents dans la Bible, inspiration des poètes et dramaturges, produits de luxe, source aujourd’hui de médecines alternatives, ils s’imposent dans nos maisons et jusque dans les parkings ou les commerces. L’étude de l’histoire ancienne des parfums a longtemps reposé exclusivement sur l’analyse des textes, parfois servis par d’éminents botanistes tels que le R.P. Fournier.

 

Aujourd’hui, de nouvelles disciplines en archéologie, l’archéobotanique et l’analyse chimique des résidus anciens des récipients trouvés dans les fouilles, permettent de commencer à éclairer factuellement cette histoire en nous renseignant sur les plantes effectivement utilisées, seules ou, plus souvent, en mélanges. La confrontation des sources écrites et picturales et de ces apports des sciences du vivant permet de commencer à faire parler ces substances qui ont fait couler tant d’encre chez les chercheurs amateurs et professionnels.

 

La nature des choix opérés dans l’environnement en matière d’odeur et de matériaux et les fonctions essentiellement rituelles sembleraient indiquer des produits, certes manipulés par des élites, mais qui défient nos catégories sémantiques, sans aucun rapport, en tout cas, avec ce que nous mettons, aujourd’hui derrière le terme de « parfums ». Et pourtant, c’est probablement vers la fin de la période que se concocte quelque part entre Palestine, Syrie, Liban ou Chypre les prémices d’une évolution qui amènera progressivement au parfum-plaisir, marque de distinction sociale et individuelle.