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Journées du Patrimoine : une visite
unique et exceptionnelle |
Les
Journées Européennes du Patrimoine ont consacré, en 2014, les patrimoines
culturel et naturel. Le samedi 20 septembre,
Claude Migeot, 80 ans, agronome, ancien
directeur du Lycée agricole de la Cazotte, voyageur, jardinier,
expérimentateur et acclimateur infatigable, nous recevait dans son jardin ,
sur les hauteurs de Saint-Affrique. Quel jardin ! Quelle vue ! Quelle
luxuriance ! « Un véritable jardin d’Eden ! » déclare une participante.
Cet espace de 6500 m² est exposé plein sud, la
pente est raide, le sol est pauvre
et sa composition variable, de types
argileux à sablonneux. Il a, longtemps, été dédié à la vigne, cultivée en
terrasse. Ce jardin est cependant couvert de très nombreuses espèces de
plantes, de légumes et d’arbres fruitiers qui se révèlent très généreux. Le
mérite et les expérimentations
du
jardinier y jouent, sans aucun doute, un rôle déterminant.
Les
réponses aux contraintes sont, à la fois, multiples, expérimentales
et biologiques :
Les productions légumières sont protégées de l’ardeur du soleil par un
étagement alentour d’arbres, arbustes et plantes (principe de l’oasis)
Diverses techniques d’arrosage ont été expérimentées. L’eau de pluie est
évidemment récupérée et conservée dans des cuves en divers endroits du
jardin. Les poissons rouges s’occupent des larves de moustiques. Les sillons
de plantations sont perpendiculaires à la pente pour retenir l’eau. Les arrosages
sont peu fréquents mais abondants en volume pour favoriser la profondeur de
l’enracinement. Tous les déchets végétaux sont conservés, le paillage est
abondamment pratiqué et plus généralement la permaculture qui évite
l’évaporation de l’humidité mais surtout nourrit les bactéries et la micro
faune du sol pour l’améliorer et donc mieux nourrir les plantes. Le compost
est utilisé comme fertilisant ainsi que le BRF (bois raméal fragmenté) issu
du broyage des rameaux de taille des arbres et arbustes, non compostés.
La terre n’est jamais retournée afin d’en préserver l’équilibre biologique
Des plantes permettant
de fabriquer
des préparations utiles
(traitement des ravageurs, fertilisant)
sont également cultivées.
Enfin « d’étranges sculptures /antennes » habitent le jardin à proximité
d’arbres, arbustes ou plantes jugées chétives. On parle d’expérimentation
« d’électro culture ». Sans que l’on puisse bien expliquer le phénomène, une
amélioration du métabolisme de la plante est constatée.
Les pesticides sont employés a minima et en temps opportuns grâce au
repérage du momentum des « invasions » (pièges à phéromones)
Claude Migeot recommande
également d’associer les plantes par
affinités (carottes et poireaux) sur les mêmes lignes et d’éviter les
concurrences (tomates, aubergines, poivrons), d’utiliser les aromatiques
pour détourner les prédateurs (santoline, romarin, hysope, absinthe,
tanaisie, achillée millefeuille, basilic, coriandre, capucines, tagètes,
soucis)
Signalons quelques curiosités du jardin : persil tubéreux, crosnes du japon,
argousier, goji, grenadiers, des hybrides : framûre, casseille, feijoa,
nashi (pomme-poire du japon), raisins sans pépins.
Remerciements :
Claude Migeot, par sa présentation et ses
démonstrations a , en toute simplicité, conduit les visiteurs
dans une réflexion sur la nature et son
fonctionnement. Bien entendu le temps a manqué et il faudra revenir.
Nous remercions chaleureusement Claude Migeot pour
ce moment peu commun, son accueil cordial, sa disponibilité, et son partage
de connaissances et d’expériences.
Les
questions avisées furent nombreuses répondant ainsi à sa phrase favorite :
« je ne donne pas de leçons, mais je réponds aux questions si on me les
pose ! » Il en reste beaucoup à poser !